Une invitation à regarder en soi !
Quand la violence des images vient réveiller notre violence intérieure ! Depuis bien longtemps je ne regarde plus d’émissions, films qui comportent des scènes de violence, agressions, souffrances physiques. Que ce soient des fictions ou la triste réalité de notre monde. Je me suis fermée à tout ça pour me protéger, pour ne pas souffrir, ne pas subir, ne pas ressentir. Et si ces images de violence que je ne veux plus voir, ces images insupportables à regarder, étaient l’expression de la violence que je ne veux pas voir en moi ? Récemment, j’ai été amenée, parce que j’ai cru ne pas avoir le choix, à regarder un film avec des scènes de violence. Cela a été extrêmement difficile à supporter, j’ai tout ressenti à l’intérieur de moi, je me suis pris les coups, les violences faites au corps je les ai comme pour ainsi dire vécues pleinement. Ce que je ne savais pas c’est que tout cela allait faire écho en moi, entrer en résonnance avec ce qui se passait en moi. Comme une occasion de libérer, d’exprimer ce que je gardais à l’intérieur, de tous ces non-dits, de toutes ces pensées que j’avais enfermées par ce qu’il n’était pas convenable de les exprimer ou plutôt que « ce n’était pas vraiment moi ». Et là soudain, c’est comme si je n’avais plus le choix…
Il a suffi d’un petit quelque chose qui a heurté l’intégrité, l’authenticité auxquelles je suis attachées, pour que le mode réactivité s’enclenche, et toute cette agressivité indépendamment de ma volonté, cette violence intérieure a dégagé de moi, ou devrais-je dire a été redonnée comme un retour à l’envoyeur. Est-ce que la violence qui nous dérange, réveille ce que l’on a à travailler, en réactivant des mémoires enfermées prêtes à être libérées ? En tous cas, elle pourrait être une invitation à regarder à l’intérieur de soi, à regarder ce qui est touché dans cet « insupportable ». Je ne fais pas l’éloge de la violence comme un outil thérapeutique, mais comme un baromètre de là où on en est à l’intérieur de soi. Alors bien sûr il ne s’agit pas de devenir comme on pourrait dire « insensible à la violence », mais de ressentir uniquement de la compassion, beaucoup de compassion, sans pour autant se laisser envahir par toutes ces émotions de souffrance. Toucher le point de neutralité, cet espace où l’on comprend l’autre, cet espace où on peut regarder pour comprendre, pour savoir que cela existe, tout en restant en dehors de cette souffrance qui ne nous appartient pas. Trouver la paix en soi, créer la paix en soi pour ne plus la subir à l’extérieur de soi.